Echanger son expérience en tant que parent, partager et reconnaître ses peurs et ses difficultés, parler pour dédramatiser, c’est le projet du café des familles.
Une aventure théâtrale
Tout a commencé en 2000, lorsque la CAF met en place un groupe de paroles à Caudry. Les parents issus d’horizons divers se réunissent autour d’un café afin de discuter de leur quotidien, leurs problèmes, leurs joies… Les propos étaient si émouvants qu’un tapuscrit fut constitué et l’aventure théâtrale commença… Pour mettre en scène leur vécu, le café des familles, devenue association en 2007 à l’initiative des participants, fait appel à Alba Izzo, comédienne et metteur en scène au Théâtre du Copion en Belgique. Aujourd’hui, Le Café des familles en est à sa cinquième pièce. Après avoir abordé plusieurs thématiques (les conflits parents-adolescents, la violence familiale…), il explore aujourd’hui le sujet de la complexité administrative. Créer ensemble, petit à petit, chacun y apportant son regard. Sur scène, ils racontent un bout de leur histoire, avec la distanciation que le théâtre permet. Si le thème des pièces reste les relations parents-enfants, l’équipe s’est agrandie et des personnes, qui ne sont pas parents, ont rejoint cette troupe soudée.
Une troupe connue et reconnue
Ce café des familles est maintenant connu et reconnu dans le Cambrésis. Ils sont régulièrement sollicités par les professionnels de la région pour présenter leur pièce. Leurs créations sont un support remarquable pour faire venir des familles, engager un dialogue… Entre la scène et la salle, un effet miroir permet de libérer la parole et parfois de passer à l’acte, comme l’explique une des membres de l’association : « Un jour, j’ai vu une affiche. Je suis rentrée et ce que j’ai entendu m’a émue. J’ai même pleuré. Ensuite, je suis allé prendre un café avec eux. Et je me suis rendue compte que, moi-aussi, j’avais des choses à dire »*. *Extrait du document de synthèse de la formation « culture insertion » à destination des travailleurs sociaux du Cambrésis rédigé par l’ethnologue Estelle Granet.